« Le projet se trouve dans un lotissement, sous une pinède, à côté d'une zone de protection pour les oiseaux. Un territoire à la biodiversité riche, mais menacée », analysent les architectes. En cause : le réchauffement climatique mais aussi l'usage de pesticides contre des espèces considérées comme nuisibles - en tête de celles-ci, le processionnaire du pin, papillon dont les chenilles aux poils urticants présentent un danger pour les humains comme pour les animaux de compagnie -, ce qui n'est pas sans conséquence pour l'ensemble de la faune et la flore locales. Alors, lorsqu'ils imaginent cette habitation pour l'un des collaborateurs de l'agence et son conjoint, les architectes y voient l'opportunité de rétablir l'équilibre fragilisé de cet écosystème…
Ainsi, tout dans la conception de cette cabane parfaitement habitable témoigne d'un respect inconditionnel accordé à l'environnement. Et ce, dès l'emplacement. Puisque « la parcelle est parsemée de plusieurs pins, d'un groupe d'érables et d'un chêne vert », les architectes choisissent une petite clairière et conservent donc tous les arbres existants. Du point de vue constructif, ils privilégient le préfabriqué, ce qui permet d'atténuer l'impact du chantier sur le site, utilisant pour la structure du pin massif issu de « forêts gérées de manière responsable et implantées à environ 250 kilomètres de là ». Un matériau également « très efficace pour minimiser les ponts thermiques », détaillent les concepteurs. Si bien que l'hiver, un unique poêle suffit à réchauffer les 54 mètres carrés de la cabane.
Mais les équipes d'Husos vont plus loin, multipliant les dispositifs pour optimiser l'épanouissement d'espèces endémiques, telles que les mésanges bleues, leurs cousines charbonnières ou encore les chauves-souris - autant de prédateurs naturels du fameux processionnaire du pin. Autour de la terrasse, ouverte sur la cuisine par une grande baie vitrée, un filet évite aux bêtes à plumes de venir s'écraser contre la paroi vitrée. Dans les environs de la cabane, abris, nichoirs et mangeoires les invitent à trouver refuge. À terme, un système de récupération des pluies alimentera des « fontaines avec de l'eau renouvelée toutes les 24 heures pour éviter le partage des microbes entre les différentes espèces », racontent les architectes. Et ceux-ci de conclure : « Pour nous, c'est la cohabitation entre les humains et les autres espèces animales qui est importante dans ce projet : la construction d'une vie quotidienne partagée, caractérisée par le soin et l'affection. » Ce n'est ni Blanche-Neige, ni la belle huppe fasciée qui les contrediront.
« POUR NOUS, C’EST LA COHABITATION ENTRE LES HUMAINS ET LES AUTRES ESPÈCES ANIMALES QUI EST IMPORTANTE DANS CE PROJET. » Husos Architects