De cet artiste britannique protéiforme vous connaissez sûrement la série Natural History qui avait créé la polémique, avec notamment une installation intitulée Mother and child divided, composée des cadavres d'une vache et son veau, découpés dans la longueur et plongés dans le formol. Choquantes, voire scandaleuses, ses œuvres ont un caractère obsessionnel particulièrement fascinant, tournant souvent autour du thème de la mort.
La série des Cerisiers en fleurs n'échappe pas à ces réflexions mais les aborde de façon moins frontale. Achevée en novembre 2020 et commencée trois ans plus tôt, elle compte quelque 107 toiles, dont 30 sont présentées ici, réparties en panneaux simples, diptyques, triptyques, quadriptyques et même un hexaptyque, tous de très grand format. Les couleurs, vives et saturées, recouvrent entièrement les surfaces par touches épaisses et projections. C'est une explosion enthousiaste et envahissante qui forme un vaste paysage où se perdre, entre figuration et abstraction. Célébration de la vie et de la mort, le thème floral, traditionnel et populaire, a de tout temps irrigué les beaux-arts, et Damien Hirst s'en est emparé ainsi : « Les Cerisiers en fleurs sont tape-à-l'œil, désordonnées et fragiles, et grâce à elles je me suis éloigné du minimalisme pour revenir avec enthousiasme à la spontanéité du geste pictural. »