Il se vend un exemplaire de la fameuse bibliothèque toutes les six secondes dans le monde, et plus de trois millions d'unités sont produites chaque année. Une collection de chiffres impressionnante, pour un meuble dont presque tout le monde peut dire qu'il en possède un. L'indice Billy, d'ailleurs, aurait détrôné le Big Mac chez Bloomberg comme index de mesure du coût de la vie…
Un succès surtout dû à la radicalité de son design et à l'intelligence productive qui l'accompagne.
Dessinée en 1979 par Gillis Lundgren, l'histoire dit qu'elle serait née sur un coin de serviette, suite à une discussion entre Ingvar Komprad, le fondateur d'Ikea et Billy Liljedahl - d'où son nom -, alors chargé du catalogue et de la publicité de la marque. Ce dernier aurait en effet exprimé le besoin d'une simple bibliothèque, qui offrirait un solution astucieuse et fonctionnelle pour le rangement et la consultation des livres, sans vitrines ni ornements gratuits. Basique, en somme. Or, dans les années 1960, émergent dans l'industrie du meuble, des matériaux bon marché, résistants et faciles à usiner : le panneau de particules et le stratifié, capable d'imiter le bois. L'équation industrielle est donc résolue, et avec elle, l'équation économique. Gillis Lundgren imagine un système d'assemblage simple, à partir de panneaux standard, qui permet en outre de la modularité dans l'aménagement. Les premières versions seront disponibles en finition chêne, ou pin.
Depuis, la Billy s'est parée de nouvelles couleurs (dont un jaune vif et un bordeaux en 2019), des systèmes de portes l'ont complétée, ainsi que des accessoires lancés à l'occasion du quarantenaire, dont des serre-livres et étagères de présentation aux tonalités pop.
Bon design, long design, donc.
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